Découverte d’une cave à vin antique en Toscane (l’Avenir BW 31-08-2024)
Découverte exceptionnelle d’un cellier pour la production et la conservation du vin dans la villa romaine d’Aiano, en Toscane
Cet été, à l’occasion de la 17ème campagne de fouilles dans la villa romaine d’Aiano, située en Toscane dans la commune de San Gimignano, d’importantes découvertes archéologiques ont été faites qui offrent un regard inédit sur la production romaine de vin à la fin de l’Antiquité.
Depuis 2005, des fouilles menées par l’UCLouvain, sous la direction du professeur Marco Cavalieri, ont mis au jour une vaste villa romaine datée entre le IVe et le VIIe siècle apr. J.-C. Celle-ci s’est installée dans une petite vallée du torrent Foci, affluent du fleuve Elsa, à un point stratégique entre les cités romaines de Sienne, Volterra et Florence. À ce jour, plus de 4.000m² du site ont déjà été révélés, sur une superficie totale estimée entre 10.000 et 15.000m² sur base de prospections géophysiques. La campagne de fouilles de cet été, qui a rassemblé une quinzaine d’étudiant·es et chercheur·es belges et italien·nes, s’est concentrée sur la monumentale cella vinaria de la villa, la pièce où était produit et stocké le vin. À l’intérieur de cette grande salle longue de 30 mètres et large de 9 mètres, divisée en deux nefs par six piliers centraux, une trentaine de dolia defossa (grandes jarres enterrées qui servaient pour la conservation du vin) ont été découverts et partiellement fouillés. D’après leur position et les dimensions du cellier, on peut estimer qu’il y en avait au moins une cinquantaine disposée sur trois ou quatre files. Ce nombre important illustre une production à large échelle, et pas uniquement pour le marché local ou l’autoconsommation. Des analyses chimiques réalisées sur plusieurs échantillons ont d’ailleurs révélé qu’ils étaient couverts de poix à base de résine de pin. Cette matière, qui nous est décrite dans plusieurs textes antiques, comme chez Pline l’Ancien ou Columelle, servait notamment pour imperméabiliser le vase avant de recevoir le vin.
Cette année, deux bassins rectangulaires (lacus) jumeaux ont également été fouillés dans la cella vinaria, le long du mur occidental du cellier. Ils avaient une profondeur de plus d’1m30, pour 2m de long et 1m70 de large. Ils étaient destinés à accueillir le jus de raisin qui y décantait le temps que les derniers résidus se déposent au fond de la cuve, dans un vase en céramique. Le vin était ensuite transvasé vers les différents dolia defossa. Un escalier au sein des deux lacus permettait finalement de retirer les derniers dépôts dans le fond du vase de décantation.

À ce jour, il nous manque encore le fouloir et le pressoir, qui devaient tous les deux se situer à proximité immédiate des deux bassins de décantation. Bien qu’ils n’aient pas encore été découverts et probablement démantelés au fil des siècles, leur présence est néanmoins supposée sur base du matériel mis au jour cette année.
La découverte de ce cellier et des traces d’une production de vin à grande échelle nous éclaire sur la raison d’être économique de la villa romaine d’Aiano à la fin de l’Antiquité, pleinement tournée vers la viticulture. À la veille des vingt années de fouilles, qui seront célébrées l’année prochaine, le site d’Aiano se présente toujours plus comme l’une des villas romaines les plus importantes de l’Antiquité tardive de l’Italie centrale. Les récentes découvertes montrent une extraordinaire continuité de production de vin dans une région, la Toscane, encore aujourd’hui renommée pours ses vins, in primis le Chianti et, dans le terroir de San Gimignano, la Vernaccia, documenté dans les archives historiques de la fameuse ville médiévale dès 1276. La continuation des recherches à la villa d’Aiano pourra-t-elle prouver scientifiquement une continuité de la tradition productive de vin de l’Antiquité à nos jours ? C’est l’objectif de recherche des archéologues de l’UCLouvain pour l’année 2025.
La villa d’Aiano dans la presse belge
Les fouilles, commencées en 2005, devaient se terminer en 2023. Mais l’équipe d’archéologues de l’UCLouvain a trouvé récemment la raison de la présence de cette villa dans la campagne toscane et elle va donc poursuivre ses recherches […]
La Villa d’Aiano dans la Gazzetta di Siena
Di Leonardo Antognoni –
Abbiamo intervistato il professor Marco Cavalieri, direttore artistico dello scavo, per parlare del Prix Clio e del passato e del futuro della villa tardoantica
Una commissione scientifica indipendente ed internazionale ha attribuito alla ricerca archeologica in corso presso la villa tardoantica di Aiano il terzo premio nel prestigioso “Prix Clio pour la recherche archéologique” (il “Premio Clio per la ricerca archeologia”). Abbiamo incontrato il direttore scientifico degli scavi, il professor Marco Cavalieri, docente di archeologia romana e antichità italiche dell’Université catholique de Louvain (l’Università cattolica di Lovanio, in Belgio) per parlare di questo prestigioso riconoscimento, un premio internazionale rivolto ai progetti scientifici nei paesi francofoni, quali la Francia, il Belgio, la Svizzera, il Canada e non solo, e per approfondire la storia della villa di Aiano e le prospettive a breve e a medio-lungo termine per la villa stessa, con il progetto di fare del sito una zona fruibile in ogni momento dell’anno da parte dei visitatori.
“Una giuria internazionale e assolutamente indipendente ha valutato l’integrazione fra lo scavo archeologico, cioè la solidità scientifica del nostro lavoro, e la capacità di preservare il dato archeologico e di comunicarlo al grande pubblico” ha spiegato il professor Cavalieri.
Il direttore scientifico di scavo è a capo di un gruppo di lavoro italo-belga che collabora con il Comune di San Gimignano, dove si trova la villa di Aiano, e la competente Soprintendenza archeologica per le province di Siena, Grosseto e Arezzo. “Con qualche interruzione, stiamo portando avanti questo lavoro di squadra dal 2005 e con questo premio è stato riconosciuto il carattere esemplare del nostro scavo per la comunità scientifica”.
Se lo scavo è partito nel 2005, il contesto archeologico è conosciuto almeno dagli anni Trenta del XX secolo, citato anche da Ranuccio Bianchi Bandinelli. “Il sito ha destato la mia attenzione perché i materiali che emergevano, attraverso le arature o quelli raccolti dalle associazioni archeologiche locali, come quella archeologica di San Gimignano, mostravano una forchetta cronologica che abbraccia vari secoli: dall’età Ellenistica (IV-III sec a.C) e fino al VII d.C.” ha proseguito Cavalieri.
Nel corso dell’intervista il docente dell’università di Lovanio ha illustrato le difficoltà dello scavo, dovute anche alla pandemia, le modalità di intervento e la struttura architettonica; le collaborazioni in atto, come quella con il Cnr di Roma per una restituzione in 3D della villa. “Saremo sul sito per una parte del mese di luglio e per una parte del mese di agosto, con cinque campagne di scavo. Abbiamo intenzione di organizzare con il Comune, come facevamo in tempi pre-pandemici un’open day, un giorno di apertura al pubblico che sarà domenica 7 agosto”.
[Lire l’article complet sur le site de la Gazzetta di Siena]
L’UCLouvain découvre une villa de l’Antiquité (Focus on Belgium, 2019)
Des équipes de recherche de l’UCLouvain ont permis de découvrir une immense villa de la fin de l’Antiquité, en Toscane.
C’est à San Gimignano, en Toscane, qu’a eu lieu cette découverte. Il aura fallu 13 étés pour permettre au professeur Cavalieri et ses équipes de faire sortir de terre la villa d’Aiano-Torraccia di Chiusi. Cette immense villa de 10 000 m² avait été étudiée pour mieux comprendre le monde de la fin de l’Antiquité et le passage du paganisme au christianisme.
Une villa toscane de l’Antiquité tardive sortie de Terre (ScienceToday, 2019)
Durant 13 étés, Marco Cavalieri, professeur d’archéologie romaine à l’UCLouvain, et son équipe ont réalisé des fouilles près de la ville de San Gimignano en Toscane. Ils ont révélé petit à petit l’existence d’une immense villa datant de l’Antiquité tardive. D’ici 2021, un parc archéologique et un musée mettront en lumière ce long travail de fouilles.
Nous sommes à San Gimignano, en Toscane, à 80 km de la mer tyrrhénienne, à 60 km au sud de Florence et à 30 km au nord de Sienne. C’est ici que depuis 2005, presque chaque année, en plein cœur de l’été, Marco Cavalieri, professeur d’archéologie romaine et chercheur à l’Institut des civilisations, arts et lettres (INCAL) de l’UCLouvain, et son équipe, réalisent des fouilles archéologiques. Leur objet d’étude ? La gigantesque villa d’Aiano-Torraccia di Chiusi de 10.000 m². Le plongeon temporel rendu possible grâce à ces fouilles ? Des premières phases de la romanisation (Ier siècle av. J.-C.) à l’Antiquité tardive (IVème et Vème siècles ap. J.-C.), jusqu’au Haut Moyen-Age (VIème et VIIème siècles ap. J.-C.).